Rue des Archives, à hauteur du n° 15, avec des attroupements serrés de part et d'autre de la rue !
Ce 2 juin 2020 où les débitants de boissons devaient faire la preuve qu'ils étaient à la hauteur des concessions qui leur ont été faites par la Maire de Paris pour les aider à surmonter les conséquences de la pandémie, on a assisté aux pires attroupements de mémoire d'habitant dans ce premier tronçon de la rue des Archives. Les mêmes informations nous sont parvenues de la place du Marché Ste Catherine.
Clusters de consommateurs, sans masques évidemment !
En clair, la démonstration est faite avec éloquence, de l'incapacité de la mairie et de sa police à faire régner l'ordre sanitaire. Ils font figure aujourd'hui d'apprentis sorciers débordés par le désordre qu'ils ont créé.
Jeudi 4 juin 2020 : message reçu de la Directrice de cabinet du Préfet de police de Paris
Elle nous informe que le Préfet de police n'est pas concerné par la gestion des terrasses qui est de la responsabilité de la Ville. Cependant, les établissements qui ne respecteraient pas les règles sanitaires en vigueur s'exposent à des décisions de fermeture. Les établissements "signalés" sont surveillés de très près par la police d'arrondissement, toujours prête à intervenir s'il le faut.
Angela Merkel, Chancelière de la République Fédérale d'Allemagne
On pouvait lire le 28 mai dans le quotidien La Croix cette déclaration à propos de la Chancelière Angela Merkel : "Sans doute veut-elle laisser une trace dans l’histoire avant la fin de sa carrière politique annoncée pour fin 2021. La Chancelière allemande a pris tout le monde à contre-pied en défendant aux côtés de la France l’idée d’une mutualisation de la dette au niveau européen au profit des pays touchés de plein fouet par le Coronavirus et ses conséquences. La dirigeante a une chance historique d’aller au bout de cette idée que l’Allemagne a pourtant toujours refusée, alors que son pays doit assurer pour six mois la présidence de l’Union Européenne, entre le 1er juillet et le 31 janvier 2021".
Je rappelle mes prédictions à ce sujet dans notre article du 15 avril 2020 : "Je suis persuadé que les dirigeants français parviendront à obtenir de leurs partenaires, l'Allemagne en tête, des droits de tirage directs auprès de la BCE pour qu'ils évitent la sanction des marchés. Les partenaires diront en faisant les gros yeux :c'est bon pour cette fois car il y a le coronavirus, mais veillez à améliorer votre gestion car la fois prochaine ce sera NON".
C'est bien ce qui se dessine. La chancelière réalise que l'aide aux pays "cigales" va soutenir sa propre croissance. L'Allemagne a besoin de ces marchés pour ses exportations qui sont le moteur de son économie. Son camp en est désormais convaincu et il fait peu de doute aujourd'hui que le parlement la suive le moment venu.
Ces constatations valident l'opinion qu'on s'achemine vers une dette portée non plus par chacun des pays de l'union mais par l'union des pays. Il est probable que les emprunts constitutifs de cette dette seront individuellement remboursés mais la dette elle-même qui est au passif de notre bilan ne sera jamais apurée. Nous en paierons indéfiniment les intérêts (quitte à emprunter pour cela !), mais nous resterons à l'abri de la faillite et de l'hyper-inflation.
On découvre que l'économie européenne et l'Euro sont suffisamment forts pour reproduire le modèle des États-Unis et de leur Dollar dont la planche à billets est actionnée sans qu'il en coûte à leurs citoyens. Que va-t-il se passer dans le reste du monde où ces conditions ne sont pas remplies ? On pourrait y voir apparaitre une inflation dévastatrice.
Il serait courtois de dire merci à l'Allemagne et à tous les pays européens finalement assez nombreux qui ayant géré leurs finances de façon vertueuse peuvent en faire bénéficier désormais ceux comme nous qui en ont besoin.
Terrasse étendue sur l'espace public (Photo Le Parisien)
On peut lire aujourd'hui 31 mai dans "Le Parisien"une interview de la Maire de Paris Anne Hidalgo par Nicolas Maviel sur les mesures d'aide aux bars-restaurants au titre de la sortie du confinement.
Aucune association de la nébuleuse "Vivre Paris !" à notre connaissance n'a été consultée sur ces mesures. C'est regrettable car nous n'y sommes pas forcément opposés. Nous compatissons avec les bars et les restaurants qui ont baissé le rideau depuis le 17 mars et nous souhaitons que la solidarité avec eux se manifeste. Dans les deux arrondissements du Marais la relation exploitants/riverains a connu des orages mais l'engagement des Maires et de la Police aux côtés des habitants et de leurs associations de défense a eu raison jusque là des conflits.
Ces jours deniers encore, on a vécu place du Marché Ste Catherine une situation intolérable pour les riverains mais le Maire est intervenu pour rendre l'espoir à une population en désarroi. Un seul dossier a résisté et constitue depuis dix ans l'exception à la règle : le WHO's de la rue St Merri/Pierre au Lard dans le IVe. Il approche du terme d'une procédure judiciaire au civil alors même qu'il a cessé de nuire du fait de l'épidémie. Partout ailleurs, au Carreau du Temple, rue de Braque, St Martin ou rue Quincampoix les moyens mis en œuvre ont conduit à l'apaisement.
Il en est autrement pour d'autres secteurs à Paris. Nos amis du XIe dont nous parlons régulièrement, ou ceux du canal St Martin, de la butte Montmartre, des Halles et de la Butte aux Cailles, voient avec méfiance le dispositif annoncé. Nous publions ci-dessous un Manifeste des Riverains du XIe(l'arrondissement où Anne hidalgo a choisi de se représenter). Sa tonalité diffère de la nôtre mais on les comprend quand on est sait l'enfer qui est le leur dans les rues de la soif du secteur Jean-Pierre Timbaud/Oberkampf.
Pour en revenir au Marais, si comme l'annonce Anne Hidalgo les exploitants devront signer une charte d'engagement stipulant que les codes du déconfinement seront appliqués aux consommateurs, les conditions d'accessibilité des piétons seront respectées, les terrasses provisoires fermeront le soir à 22h00, toute musique diffusée à l'extérieur sera interdite ainsi que tout dispositif de brumisation, de chauffage, de climatisation ou publicitaire, l'espace concédé sera maintenu propre de tous déchets notamment des mégots dans un rayon de 25 mètres.... nous pouvons accueillir les mesures de manière prudente, mais favorable. On note qu'elles n'iront pas au-delà de fin septembre 2020 et qu'à cette échéance les espaces devront être remis dans leur état d'origine.
Nous comprenons que l'ordre sera maintenu par les agents de la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection) de la Ville de Paris. Nous serons très attentifs avec les riverains concernés à la manière dont ces engagements seront respectés et plus encore à la façon dont les agents de la Ville réagiront. Quel sera d’ailleurs le rôle dévolu à la Police Nationale ?
Cet épisode peut laisser dans les mémoires le bon souvenir d'une solidarité réussie ou en cas d'échec d'un engagement de la Maire dévoyé.
Gérard Simonet
Manifeste de l'Association des Riverains du XIe :
Anne Hidalgo offre les clefs de la ville aux bars et restaurants sans la moindre concertation avec les habitants
Sans aucune justification rationnelle, les bars et restaurants avaient déjà obtenu du gouvernement que la distanciation physique soit réduite de moitié en France par rapport à l’Italie, l’Espagne, le Portugal, le Royaume-Uni, les États-Unis, le Japon, etc. : un mètre ici contre deux mètres ailleurs. La norme de 4 mètres carrés par personne est en vigueur chez nos voisins, respectée sans contestation, mais pas chez nous...
Mais cela ne leur suffisait pas : à Paris, les bars et restaurants ont obtenu le jackpot, bien au-delà de leurs espérances. N’importe quel bar ou restaurant va pouvoir s’installer sur le trottoir et geler les places de stationnement devant son établissement. On en connaît le résultat car la pratique s’est déjà développée, en toute illégalité et sans réaction des autorités, dans certains quartiers de Paris (par exemple, rue des Martyrs, la bien nommée).
Berges de la Seine à hauteur de l'Hôtel de Ville. Au fond le Pont Louis-Philippe (Photo VlM - cliquez gauche jusqu'à deux fois dans la photo pour l’agrandir)
C'est demain samedi 30 mai que les parcs et jardins parisiens seront ré-ouverts au public. Jusque là, confinement oblige, seuls étaient accessibles les bois de Vincennes et de Boulogne ainsi que l'esplanade des Invalides. Il s'en est suivi une forte concentration de personnes sur les berges, autorisées elles aussi, comme on peut le constater sur cette photo.
On va voir demain si la fréquentation des berges s'allège. Rien ne le garantit. Tous ceux qui sont déjà venu sur ce site remarquable de Paris-centre, au bord de la Seine, seront tentés de s'y rendre à nouveau. On ne doit pas s'en étonner : c'est le plus beau site urbain du monde avec son enfilade de ponts remarquables à plus d'un titre et les monuments remarquables qui bordent la Seine.
Vidéo filmée par un habitant dans la nuit du 27 au 28 mai 2020
Appel au secours d'un riverain au Maire du IVe,
Monsieur le Maire,
Il est 1h49, la police n'est toujours pas intervenue. Elle ne viendra surement pas ce soir malgré les multiples appels des riverains, malgré les promesses de leurs opérateurs téléphoniques. Il serait de toute façon trop tard pour les habitants, certains ont choisi de s'assommer de somnifères, pour les autres, leur nuit est perdue... Ils se demandent surement pourquoi ils ont choisi de vivre ici et comment ils vont continuer de le faire...
Ils étaient plusieurs dizaines et sont encore une vingtaine à parler fort et hurler sur la place. Les "Joyeux anniversaires" sont terminés depuis une heure maintenant, il ne reste que les cris... Les gestes barrières ne sont pas respectés et les masques quasiment absents, contrairement aux bises et des embrassades.
Il est 2h00, le restaurant "Joséphine" est encore ouvert et va stopper sa vente de boissons alcoolisées. Les consommateurs vont rentrer chez eux, bien fatigués après avoir passé une "sacrée bonne soirée" et vont pouvoir profiter d'une grasse matinée bien méritée. D'autres choisiront de rester sur place jusqu'à 4/5 heurs du matin ! Les discussions se poursuivent de manière animée sur les bancs, avec l'appui d'enceintes mobiles. L’acoustique de la place est telles que tout sommeil est impossible...
Pour nous, les riverains, c'est l'enfer car nous travaillons demain.
"L'avenir de Paris Centre, c'est la qualité de vie de ses habitants"
D'autres joyeux drilles, frais et dispos, reviendront demain passer une "sacrée bonne soirée" et pourrir à nouveau la nôtre. Les marchands de boissons écouleront leur marchandise en se frottant les mains. Ils ont vécu deux mois et demi de vaches maigres, l'argent est à portée de leur main, ils ne vont pas se soucier de nous...
Leurs clients boiront jusqu'à plus soif et iront se soulager impasse de la Poissonnerie ou rue Necker, sur la place même, en fin de soirée. Alors, que ferons-nous quand nous les croiserons ? Il y aura des échanges plus ou moins polis, plus ou moins musclés. Et la violence comblera le vide que la force publique n'a pas su occuper...
"L'avenir de Paris Centre, c'est plus de proximité et de sécurité"
Il est 2h20, la police n'est pas passée, les buveurs continuent à hurler. D'ici un moment, la place devrait progressivement retrouver son calme. C'est la fin d'une journée comme les autres sur la Place du Marché Sainte Catherine.
En ce moment avancé de la nuit, j'en viens à me demander, moi qui ne suis pas un professionnel de la politique, quel est l'avenir de Paris Centre. Difficile question à laquelle je n'ai, bien sûr, pas la réponse. Pourtant, je vois nettement celui que je souhaiterais éviter : celui du départ des résidents, des familles, excédées par l'impossibilité de dormir, inquiètes de ne pas être en sécurité dans un quartier pourtant peu enclin à la délinquance, écœurées de se sentir abandonnées par la puissance publique.
Je souhaite à tous une bonne nuit, en espérant avoir contribué à vous convaincre, par cet infime témoignage, de la réalité de la situation et de l'urgence de l'action.
Ce jour 28 mai 19h00 : le Maire du IVe Ariel Weil répond...
Sa Directrice de cabinet nous demande de publier ce message :
"Que tout le monde se rassure, le message des riverains est bien entendu.
Nous sommes en lien permanent avec les riverains depuis leurs premières alertes et travaillons en étroite collaboration avec le Commissariat de Paris et la Préfecture de Police pour lutter contre ces nuisances inacceptables et ces débordements irresponsables".
Dont acte. Mais nous sommes un peu comme Saint-Thomas, nous voulons voir et toucher du doigt !
L'angle de prise de vue est différent mis il s'agit bien du même local, au 10 rue Ste croix de la Bretonnerie (IVe)
C'était un restaurant apprécié autrefois (photo de droite), dont la propriétaire est malheureusement décédée. L'hôtel qui se trouve au-dessus s'est intéressé au local mais n'a pas réussi à en faire l'acquisition. Il est resté longtemps fermé, jusqu'à ces jour-ci. On dit dans le quartier qu'un genre de "burger-marais" est en train de s'y installer. Ceci explique peut-être ce décor étonnant (photo de gauche) d'un goût discutable, parsemé de petits sandwiches. Un nouvel établissement dont on espère que l'habillage en place est éphémère et que les autorités, Direction de l'urbanisme et Bâtiments de France, veilleront scrupuleusement au respect des dispositions applicables à ce "site patrimonial remarquable".
Réagissant au nombre de voix qui s'élèvent contre le bruit des motos, le Bundesrat allemand (conseil fédéral des länder) réclame "des mesures pour réduire les émissions extrêmement dérangeantes de bruit par les deux-roues motorisés".
Vendredi 15 mai, le Bundesrat a soumis une demande en ce sens au Bundestag. La décision sera soumise au gouvernement fédéral. Rien ne va changer dans l'immédiat mais le rendez-vous est pris et les réactions se manifestent déjà.
Les demandes du Bundesrat portent sur :
la limitation du bruit à 80 décibels dans toutes les conditions d'utilisation (elle est de 90 décibels chez nous à ce jour avec des exceptions jusqu'à 100 décibels. NB : le bruit double en intensité à chaque 3 décibels de plus...)
le dossier doit être porté et défendu au niveau de l'Union Européenne
des campagnes d'information doivent être lancées sur le thème de la conduite silencieuse
le renforcement des sanctions contre les pots d'échappement frelatés avec possibilité de saisie du véhicule sur place
la promotion des deux-roues électriques
l'accroissement du nombre de points de contrôles au bord des voies de circulation
des dispositions diverses aptes à faciliter l'identification et les poursuites des contrevenants
Il s'agit certes de l'Allemagne et on peut imaginer que les motards là-bas feront valoir leurs arguments et montreront les dents comme le fait régulièrement chez nous la FFMC (fédération française des motards en colère) quand on exige d'eux plus de respect de la société et de ses lois. Certains ont réagi en parlant de "chasse aux sorcières...!). Il reste qu'un mouvement est bel et bien lancé, qu'il sera monté au niveau des instances européennes et qu'on ne peut pas éternellement refuser des mesures qui vont dans le sens de la lutte contre le bruit et en faveur de la sécurité.
Le bruit est une nuisance dont souffrent durement les français : 86% d’entre-eux se déclarent gênés par le bruit et le placent en tête des nuisances qu'ils subissent. Au-delà de la gêne, l’excès de bruit a des effets sur la santé. Problèmes auditifs (surdité, acouphènes…) et de santé générale (états dépressifs, pathologies cardiovasculaires…).
La place de la moto à Paris sera l'un des thèmes du deuxième tour des élections municipales chez nous comme ailleurs. Il faut régler la question du bruit mais aussi celle du contrôle technique dont l'application est repoussé aux calendes, et celle du stationnement payant. Pour les deux premiers sujets, un vote au Parlement est nécessaire. Comme en Allemagne !
La présence, parmi les piétons, d'une proportion importante de joggeurs qui se déplacent à une vitesse plus élevée que les marcheurs pose le problème de l'observance des distances destinées à réduire le risque de transmission du virus. Ce risque est augmenté du fait de la respiration intense et haletante des joggeurs, rejette beaucoup plus de gouttelettes que celle des marcheurs. Ces gouttelettes, émises par des porteurs de virus qui souvent s'ignorent, sont le principal vecteur de transmission du virus à ceux qui les inhalent.
La distance recommandée entre marcheurs est de un mètre au moins. Cette distance doit être augmentée en cas de forte respiration et de risque de projection de gouttes de sueur. Plusieurs études recommandent qu'elle soit portée à plusieurs mètres. Or c'est loin d'être la cas avec la plupart des joggeurs. Leur proportion parmi les piétons après 19h avait progressivement augmenté après le 7 avril au point qu'ils étaient par endroit majoritaires.
Trop peu étaient soucieux d'observer des distances minimales, souvent assumées par les seuls marcheurs. Il était courant de se faire "raser" par des coureurs qui vous dépassaient et qu'on n'avait pas vu venir. Cet état de fait a perduré après la fin du confinement et a même été aggravé par la densité plus grande de la population dans les rues et un relâchement net des comportements.
Que ce soit pas inconscience ou par égoïsme des joggeurs, qui estiment peut-être que c'est aux seniors, généralement plus âgés et plus exposés aux risques liés au virus, de se garer, cela est inadmissible. Il faudrait que le port du masque, déjà obligatoire pour les acheteurs dans les magasins et les usagers des transports en commun, le devienne aussi pour les joggeurs dans la rue.
La sécurité de tous vaut bien une minuscule gêne respiratoire des joggeurs. Il faudrait aussi que cela soit contrôlé et éventuellement sanctionné. Les responsables politiques auront-ils le courage d'être plus fermes que pour l'invasion des trottoirs par trottinettes et vélos ?
Au moment où des décisions cruciales vont être prises avec des conséquences potentielles lourdes dans un contexte où les pressions pour rouvrir rapidement et sans précautions sont formulées de façon souvent irresponsable par les médias, des élus clientélistes, des professionnels peu scrupuleux ou des amuseurs publics sans retenue, nous publions en nous y associant un manifeste de nos amis des Xe et du XIe, un secteur qui a beaucoup souffert, adressé à la Maire Anne Hidalgo et à Jean Castex, Délégué Interministériel auprès du Premier Ministre pour administrer le déconfinement sur les lieux publics et lieux recevant du public à Paris
Madame la Maire, Monsieur le Délégué Interministériel,
Les mesures de confinement ont atteint leur but : ralentir la progression de la propagation du virus. Cependant, la menace est toujours réelle, comme le montrent l’apparition de nouveaux foyers en « zones vertes » en France et les exemples de re-confinement observés à l’étranger. Les décisions sur la poursuite de la levée des mesures de restrictions dépendent de contraintes peu conciliables : les incertitudes sur la situation épidémiologique ; les pressions, souvent irresponsables, exercées par les milieux professionnels, les politiques, les médias et l’opinion publique ; l’acceptabilité sociale du calendrier de retour à la normale.
La gestion des lieux publics et des lieux recevant du public présente une difficulté particulière, notamment à Paris, en raison des risques avérés d’activation de chaînes de contamination au sein d’espaces ouverts non régulés et d’espaces clos de dimension restreinte. Dans les deux cas, il est illusoire de penser que les mesures sanitaires pourraient être respectées sans une régulation forte des autorités administratives.
Les associations d’habitants défendant leur qualité de vie dans des quartiers stigmatisés comme « festifs » savent d’expérience que les publics indisciplinés ne sont pas spontanément capables de maintenir des pratiques contraignantes (gestes barrières, distanciation sociale) directement opposées aux conduites recherchées de détente, plaisir et désinhibition. Les comportements collectifs antisociaux sont favorisés par de nombreux facteurs de risques : l’action inadaptée des élus municipaux, la complexité du mille-feuille administratif régissant la capitale, le manque de moyens de la Préfecture de police de Paris face à ses nombreuses missions, l’individualisme de trop nombreux exploitants d’abord préoccupés par leurs intérêts particuliers au détriment de la prise en compte de tout impératif de santé publique.
Dans ce contexte, seule une orientation volontariste des autorités serait à même de réduire les risques considérables de propagation qu’entraînerait l’ouverture précipitée des lieux publics et des lieux recevant du public. Qu’il s’agisse des lieux ouverts ou des lieux fermés, des prescriptions formalisées (et pas de simples recommandations) doivent être fournies pour organiser rigoureusement les interactions du public, pour inciter de façon appropriée celui-ci à respecter les comportements indispensables, pour mettre en œuvre un contrôle préventif de proximité, pour sanctionner les attitudes déviantes incompatibles avec le risque épidémiologique.
Pour ces raisons nous considérons qu'il est urgent que soit défini un cadre de régulation inédit adapté a cette situation inédite. Nous souhaitons être entendus par la Maire de Paris car nous avons des propositions constructives à exposer.
Bancs publics et jardinières rue des Archives (IIIe) étonnamment propres, nouvellement repeints...(Photo VlM)
C'est l'un des thèmes des entretiens que nous avons eus avec les candidats à la mairie de Paris : le sentiment de saleté qui domine à Paris vient pour une large part de l'état du paysage urbain : tags et affichage sauvage, rideaux métalliques des commerces, bancs publics et jardinières, armoires électriques de commande des feux, boitiers de contrôle de l'éclairage public, parcmètres, poteaux indicateurs et plaques de rues, boites aux lettres de La Poste, abribus, panneaux d'affichage (mairie et autres)...
Les services de la Propreté sont attentifs à la chaussée, qui est régulièrement nettoyée, les tags et l'affichage sauvage bénéficient d'un protocole d'intervention - dont nous regrettons l'insuffisance - mais il n'y a pas à notre connaissance de procédure et de rythme établis pour l'entretien des autres objets.
La période du confinement a été apparemment propice à la réflexion et à l'action des services de la mairie de Paris. Les bancs publics sur lesquels on n'osait plus s'assoir de peur de se relever avec les fesses taguées à l'envers ont retrouvé leur lustre. De nombreux boitiers électriques ont été repeints, à l'image du tronçon qui fait face au Musée de la Chasse et de la Nature. Bien avant l'épidémie, Ariel Weil dans le IVe avait fait recouvrir des armoires électriques de peintures représentant des personnages historiques qui ont eu un lien avec le Marais...
On va clairement dans la bonne direction. L'échéance électorale n'y est sans soute pas étrangère mais "qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse !" Il n'est pas exclu d'ailleurs que le pli soit pris et que nous en profitions pour toujours. Il n'est pas interdit de rêver !