Rue des Archives, à hauteur du n° 15, avec des attroupements serrés de part et d'autre de la rue !
Ce 2 juin 2020 où les débitants de boissons devaient faire la preuve qu'ils étaient à la hauteur des concessions qui leur ont été faites par la Maire de Paris pour les aider à surmonter les conséquences de la pandémie, on a assisté aux pires attroupements de mémoire d'habitant dans ce premier tronçon de la rue des Archives. Les mêmes informations nous sont parvenues de la place du Marché Ste Catherine.
Clusters de consommateurs, sans masques évidemment !
En clair, la démonstration est faite avec éloquence, de l'incapacité de la mairie et de sa police à faire régner l'ordre sanitaire. Ils font figure aujourd'hui d'apprentis sorciers débordés par le désordre qu'ils ont créé.
Jeudi 4 juin 2020 : message reçu de la Directrice de cabinet du Préfet de police de Paris
Elle nous informe que le Préfet de police n'est pas concerné par la gestion des terrasses qui est de la responsabilité de la Ville. Cependant, les établissements qui ne respecteraient pas les règles sanitaires en vigueur s'exposent à des décisions de fermeture. Les établissements "signalés" sont surveillés de très près par la police d'arrondissement, toujours prête à intervenir s'il le faut.
Rédigé à 08:55 dans Activités économiques, Actualité, Cadre de Vie, Environnement, Politique, santé publique | Lien permanent | Commentaires (19)
Terrasse étendue sur l'espace public (Photo Le Parisien)
On peut lire aujourd'hui 31 mai dans "Le Parisien" une interview de la Maire de Paris Anne Hidalgo par Nicolas Maviel sur les mesures d'aide aux bars-restaurants au titre de la sortie du confinement.
Aucune association de la nébuleuse "Vivre Paris !" à notre connaissance n'a été consultée sur ces mesures. C'est regrettable car nous n'y sommes pas forcément opposés. Nous compatissons avec les bars et les restaurants qui ont baissé le rideau depuis le 17 mars et nous souhaitons que la solidarité avec eux se manifeste. Dans les deux arrondissements du Marais la relation exploitants/riverains a connu des orages mais l'engagement des Maires et de la Police aux côtés des habitants et de leurs associations de défense a eu raison jusque là des conflits.
Ces jours deniers encore, on a vécu place du Marché Ste Catherine une situation intolérable pour les riverains mais le Maire est intervenu pour rendre l'espoir à une population en désarroi. Un seul dossier a résisté et constitue depuis dix ans l'exception à la règle : le WHO's de la rue St Merri/Pierre au Lard dans le IVe. Il approche du terme d'une procédure judiciaire au civil alors même qu'il a cessé de nuire du fait de l'épidémie. Partout ailleurs, au Carreau du Temple, rue de Braque, St Martin ou rue Quincampoix les moyens mis en œuvre ont conduit à l'apaisement.
Il en est autrement pour d'autres secteurs à Paris. Nos amis du XIe dont nous parlons régulièrement, ou ceux du canal St Martin, de la butte Montmartre, des Halles et de la Butte aux Cailles, voient avec méfiance le dispositif annoncé. Nous publions ci-dessous un Manifeste des Riverains du XIe (l'arrondissement où Anne hidalgo a choisi de se représenter). Sa tonalité diffère de la nôtre mais on les comprend quand on est sait l'enfer qui est le leur dans les rues de la soif du secteur Jean-Pierre Timbaud/Oberkampf.
Pour en revenir au Marais, si comme l'annonce Anne Hidalgo les exploitants devront signer une charte d'engagement stipulant que les codes du déconfinement seront appliqués aux consommateurs, les conditions d'accessibilité des piétons seront respectées, les terrasses provisoires fermeront le soir à 22h00, toute musique diffusée à l'extérieur sera interdite ainsi que tout dispositif de brumisation, de chauffage, de climatisation ou publicitaire, l'espace concédé sera maintenu propre de tous déchets notamment des mégots dans un rayon de 25 mètres.... nous pouvons accueillir les mesures de manière prudente, mais favorable. On note qu'elles n'iront pas au-delà de fin septembre 2020 et qu'à cette échéance les espaces devront être remis dans leur état d'origine.
Nous comprenons que l'ordre sera maintenu par les agents de la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection) de la Ville de Paris. Nous serons très attentifs avec les riverains concernés à la manière dont ces engagements seront respectés et plus encore à la façon dont les agents de la Ville réagiront. Quel sera d’ailleurs le rôle dévolu à la Police Nationale ?
Cet épisode peut laisser dans les mémoires le bon souvenir d'une solidarité réussie ou en cas d'échec d'un engagement de la Maire dévoyé.
Gérard Simonet
Manifeste de l'Association des Riverains du XIe :
Anne Hidalgo offre les clefs de la ville aux bars et restaurants
sans la moindre concertation avec les habitants
Sans aucune justification rationnelle, les bars et restaurants avaient déjà obtenu du gouvernement que la distanciation physique soit réduite de moitié en France par rapport à l’Italie, l’Espagne, le Portugal, le Royaume-Uni, les États-Unis, le Japon, etc. : un mètre ici contre deux mètres ailleurs. La norme de 4 mètres carrés par personne est en vigueur chez nos voisins, respectée sans contestation, mais pas chez nous...
Mais cela ne leur suffisait pas : à Paris, les bars et restaurants ont obtenu le jackpot, bien au-delà de leurs espérances. N’importe quel bar ou restaurant va pouvoir s’installer sur le trottoir et geler les places de stationnement devant son établissement. On en connaît le résultat car la pratique s’est déjà développée, en toute illégalité et sans réaction des autorités, dans certains quartiers de Paris (par exemple, rue des Martyrs, la bien nommée).
Vidéo filmée par un habitant dans la nuit du 27 au 28 mai 2020
Appel au secours d'un riverain au Maire du IVe,
Monsieur le Maire,
Il est 1h49, la police n'est toujours pas intervenue. Elle ne viendra surement pas ce soir malgré les multiples appels des riverains, malgré les promesses de leurs opérateurs téléphoniques. Il serait de toute façon trop tard pour les habitants, certains ont choisi de s'assommer de somnifères, pour les autres, leur nuit est perdue... Ils se demandent surement pourquoi ils ont choisi de vivre ici et comment ils vont continuer de le faire...
Ils étaient plusieurs dizaines et sont encore une vingtaine à parler fort et hurler sur la place. Les "Joyeux anniversaires" sont terminés depuis une heure maintenant, il ne reste que les cris... Les gestes barrières ne sont pas respectés et les masques quasiment absents, contrairement aux bises et des embrassades.
Il est 2h00, le restaurant "Joséphine" est encore ouvert et va stopper sa vente de boissons alcoolisées. Les consommateurs vont rentrer chez eux, bien fatigués après avoir passé une "sacrée bonne soirée" et vont pouvoir profiter d'une grasse matinée bien méritée. D'autres choisiront de rester sur place jusqu'à 4/5 heurs du matin ! Les discussions se poursuivent de manière animée sur les bancs, avec l'appui d'enceintes mobiles. L’acoustique de la place est telles que tout sommeil est impossible...
Pour nous, les riverains, c'est l'enfer car nous travaillons demain.
"L'avenir de Paris Centre, c'est la qualité de vie de ses habitants"
D'autres joyeux drilles, frais et dispos, reviendront demain passer une "sacrée bonne soirée" et pourrir à nouveau la nôtre. Les marchands de boissons écouleront leur marchandise en se frottant les mains. Ils ont vécu deux mois et demi de vaches maigres, l'argent est à portée de leur main, ils ne vont pas se soucier de nous...
Leurs clients boiront jusqu'à plus soif et iront se soulager impasse de la Poissonnerie ou rue Necker, sur la place même, en fin de soirée. Alors, que ferons-nous quand nous les croiserons ? Il y aura des échanges plus ou moins polis, plus ou moins musclés. Et la violence comblera le vide que la force publique n'a pas su occuper...
"L'avenir de Paris Centre, c'est plus de proximité et de sécurité"
Il est 2h20, la police n'est pas passée, les buveurs continuent à hurler. D'ici un moment, la place devrait progressivement retrouver son calme. C'est la fin d'une journée comme les autres sur la Place du Marché Sainte Catherine.
En ce moment avancé de la nuit, j'en viens à me demander, moi qui ne suis pas un professionnel de la politique, quel est l'avenir de Paris Centre. Difficile question à laquelle je n'ai, bien sûr, pas la réponse. Pourtant, je vois nettement celui que je souhaiterais éviter : celui du départ des résidents, des familles, excédées par l'impossibilité de dormir, inquiètes de ne pas être en sécurité dans un quartier pourtant peu enclin à la délinquance, écœurées de se sentir abandonnées par la puissance publique.
Je souhaite à tous une bonne nuit, en espérant avoir contribué à vous convaincre, par cet infime témoignage, de la réalité de la situation et de l'urgence de l'action.
Ce jour 28 mai 19h00 : le Maire du IVe Ariel Weil répond...
Sa Directrice de cabinet nous demande de publier ce message :
"Que tout le monde se rassure, le message des riverains est bien entendu.
Nous sommes en lien permanent avec les riverains depuis leurs premières alertes et travaillons en étroite collaboration avec le Commissariat de Paris et la Préfecture de Police pour lutter contre ces nuisances inacceptables et ces débordements irresponsables".
Dont acte. Mais nous sommes un peu comme Saint-Thomas, nous voulons voir et toucher du doigt !
Réagissant au nombre de voix qui s'élèvent contre le bruit des motos, le Bundesrat allemand (conseil fédéral des länder) réclame "des mesures pour réduire les émissions extrêmement dérangeantes de bruit par les deux-roues motorisés".
Vendredi 15 mai, le Bundesrat a soumis une demande en ce sens au Bundestag. La décision sera soumise au gouvernement fédéral. Rien ne va changer dans l'immédiat mais le rendez-vous est pris et les réactions se manifestent déjà.
Les demandes du Bundesrat portent sur :
Il s'agit certes de l'Allemagne et on peut imaginer que les motards là-bas feront valoir leurs arguments et montreront les dents comme le fait régulièrement chez nous la FFMC (fédération française des motards en colère) quand on exige d'eux plus de respect de la société et de ses lois. Certains ont réagi en parlant de "chasse aux sorcières...!). Il reste qu'un mouvement est bel et bien lancé, qu'il sera monté au niveau des instances européennes et qu'on ne peut pas éternellement refuser des mesures qui vont dans le sens de la lutte contre le bruit et en faveur de la sécurité.
Le bruit est une nuisance dont souffrent durement les français : 86% d’entre-eux se déclarent gênés par le bruit et le placent en tête des nuisances qu'ils subissent. Au-delà de la gêne, l’excès de bruit a des effets sur la santé. Problèmes auditifs (surdité, acouphènes…) et de santé générale (états dépressifs, pathologies cardiovasculaires…).
La place de la moto à Paris sera l'un des thèmes du deuxième tour des élections municipales chez nous comme ailleurs. Il faut régler la question du bruit mais aussi celle du contrôle technique dont l'application est repoussé aux calendes, et celle du stationnement payant. Pour les deux premiers sujets, un vote au Parlement est nécessaire. Comme en Allemagne !
GS
Coureurs à pieds à Paris avant l'épidémie
LIBRE EXPRESSION :
Joggeurs et piétons : une cohabitation à risques
par Claude Mercier - 26 mai 2020
La présence, parmi les piétons, d'une proportion importante de joggeurs qui se déplacent à une vitesse plus élevée que les marcheurs pose le problème de l'observance des distances destinées à réduire le risque de transmission du virus. Ce risque est augmenté du fait de la respiration intense et haletante des joggeurs, rejette beaucoup plus de gouttelettes que celle des marcheurs. Ces gouttelettes, émises par des porteurs de virus qui souvent s'ignorent, sont le principal vecteur de transmission du virus à ceux qui les inhalent.
La distance recommandée entre marcheurs est de un mètre au moins. Cette distance doit être augmentée en cas de forte respiration et de risque de projection de gouttes de sueur. Plusieurs études recommandent qu'elle soit portée à plusieurs mètres. Or c'est loin d'être la cas avec la plupart des joggeurs. Leur proportion parmi les piétons après 19h avait progressivement augmenté après le 7 avril au point qu'ils étaient par endroit majoritaires.
Trop peu étaient soucieux d'observer des distances minimales, souvent assumées par les seuls marcheurs. Il était courant de se faire "raser" par des coureurs qui vous dépassaient et qu'on n'avait pas vu venir. Cet état de fait a perduré après la fin du confinement et a même été aggravé par la densité plus grande de la population dans les rues et un relâchement net des comportements.
Que ce soit pas inconscience ou par égoïsme des joggeurs, qui estiment peut-être que c'est aux seniors, généralement plus âgés et plus exposés aux risques liés au virus, de se garer, cela est inadmissible. Il faudrait que le port du masque, déjà obligatoire pour les acheteurs dans les magasins et les usagers des transports en commun, le devienne aussi pour les joggeurs dans la rue.
La sécurité de tous vaut bien une minuscule gêne respiratoire des joggeurs. Il faudrait aussi que cela soit contrôlé et éventuellement sanctionné. Les responsables politiques auront-ils le courage d'être plus fermes que pour l'invasion des trottoirs par trottinettes et vélos ?
Claude Mercier
Rédigé à 20:14 dans santé publique, Voirie/Déplacements | Lien permanent | Commentaires (5)
"Rue de la soif" parisienne...
Au moment où des décisions cruciales vont être prises avec des conséquences potentielles lourdes dans un contexte où les pressions pour rouvrir rapidement et sans précautions sont formulées de façon souvent irresponsable par les médias, des élus clientélistes, des professionnels peu scrupuleux ou des amuseurs publics sans retenue, nous publions en nous y associant un manifeste de nos amis des Xe et du XIe, un secteur qui a beaucoup souffert, adressé à la Maire Anne Hidalgo et à Jean Castex, Délégué Interministériel auprès du Premier Ministre pour administrer le déconfinement sur les lieux publics et lieux recevant du public à Paris
Madame la Maire, Monsieur le Délégué Interministériel,
Les mesures de confinement ont atteint leur but : ralentir la progression de la propagation du virus. Cependant, la menace est toujours réelle, comme le montrent l’apparition de nouveaux foyers en « zones vertes » en France et les exemples de re-confinement observés à l’étranger. Les décisions sur la poursuite de la levée des mesures de restrictions dépendent de contraintes peu conciliables : les incertitudes sur la situation épidémiologique ; les pressions, souvent irresponsables, exercées par les milieux professionnels, les politiques, les médias et l’opinion publique ; l’acceptabilité sociale du calendrier de retour à la normale.
La gestion des lieux publics et des lieux recevant du public présente une difficulté particulière, notamment à Paris, en raison des risques avérés d’activation de chaînes de contamination au sein d’espaces ouverts non régulés et d’espaces clos de dimension restreinte. Dans les deux cas, il est illusoire de penser que les mesures sanitaires pourraient être respectées sans une régulation forte des autorités administratives.
Les associations d’habitants défendant leur qualité de vie dans des quartiers stigmatisés comme « festifs » savent d’expérience que les publics indisciplinés ne sont pas spontanément capables de maintenir des pratiques contraignantes (gestes barrières, distanciation sociale) directement opposées aux conduites recherchées de détente, plaisir et désinhibition. Les comportements collectifs antisociaux sont favorisés par de nombreux facteurs de risques : l’action inadaptée des élus municipaux, la complexité du mille-feuille administratif régissant la capitale, le manque de moyens de la Préfecture de police de Paris face à ses nombreuses missions, l’individualisme de trop nombreux exploitants d’abord préoccupés par leurs intérêts particuliers au détriment de la prise en compte de tout impératif de santé publique.
Dans ce contexte, seule une orientation volontariste des autorités serait à même de réduire les risques considérables de propagation qu’entraînerait l’ouverture précipitée des lieux publics et des lieux recevant du public. Qu’il s’agisse des lieux ouverts ou des lieux fermés, des prescriptions formalisées (et pas de simples recommandations) doivent être fournies pour organiser rigoureusement les interactions du public, pour inciter de façon appropriée celui-ci à respecter les comportements indispensables, pour mettre en œuvre un contrôle préventif de proximité, pour sanctionner les attitudes déviantes incompatibles avec le risque épidémiologique.
Pour ces raisons nous considérons qu'il est urgent que soit défini un cadre de régulation inédit adapté a cette situation inédite. Nous souhaitons être entendus par la Maire de Paris car nous avons des propositions constructives à exposer.
Association des Riverains du XIe arrondissement
Rédigé à 09:29 dans Activités économiques, Cadre de Vie, Environnement, Lutte contre le bruit, Politique, santé publique, Vivre Paris ! | Lien permanent | Commentaires (7)
Parc des Rives de Seine, rive droite, au voisinage du Pont Marie (IVe)
Nicole est allée prendre l'air sur les berges ce week-end. Elle nous envoie cette photo qui se passe de commentaires...
Elle nous inspire des remarques cependant. En premier lieu sur notre capacité de Français à observer une quelconque discipline même en période de grand danger sanitaire. On pense ensuite à la demande de la Maire Anne Hidalgo d'ouvrir les parcs et jardins de Paris à la population (*). Le gouvernement s'y refuse pour le moment. Y aurait-il autant de monde sur les berges si d'autres sites étaient accessibles au promeneurs ?
En tout état de cause, n'est-il pas préférable d'interdire les berges également si on croit que le comportement des parisiens tel qu'on l'observe ici est dangereux ?
(*) Seuls sont ouverts aux promeneurs les bois de Vincennes et de Boulogne (aux groupes de moins de dix personnes) ainsi que le Champ de Mars et l'Esplanade des Invalides
Rédigé à 16:39 dans Actualité, Cadre de Vie, Environnement, Parcs & jardins, Politique, santé publique, Voirie/Déplacements | Lien permanent | Commentaires (9)
Rédigé à 10:22 dans Histoire, santé publique | Lien permanent | Commentaires (1)
La Préfecture de police de Paris, vue des tours de Notre-Dame
Reprenant le cycle de nos entretiens avec les autorités parisiennes, nos associations de défense de la qualité de vie des parisiens ont demandé à être entendues par la Sous-préfète Frédérique Camilleri, Directrice-adjointe du cabinet du Préfet de police de Paris. Nous l'avions précédemment rencontrée le 22 octobre 2019. L'entretien avait fait l'objet d'un article qui se réjouissait de l'engagement de la police en faveur de la sécurité et de la tranquillité des parisiens.
Les événements récents, le confinement et sa sortie nous incitaient à la revoir pour lui faire part de nos analyses et nous assurer de la présence de la police aux côtés des habitants dans la phase sensible du déconfinement.
Des porte-paroles de nos associations ont parlé longuement avec elle. Voici ce que nous retenons de ses propos :
Comme à son habitude, Frédérique Camilleri se montre à l’écoute des habitants représentés par nos associations, attentive aux principaux thèmes sur lesquels nous échangeons. Commentant la récente actualité, nous lui avons fait part de notre soulagement face à la rapidité et à la fermeté des mesures prises par la Préfecture de police, le jour même du début de déconfinement, avec les débordements observés le long du canal Saint-Martin.
Mme Camilleri semble avoir été sensible aux commentaires favorables des associations d’habitants. Les opinions que nous rapportons relativisent beaucoup les conseils et les critiques des donneurs de leçons qui s'expriment dans les médias. Notre attitude contribue probablement à renforcer la Préfecture dans sa détermination de ne tolérer aucun débordement quelle qu’en soit la nature (non-respect des gestes barrières et de la distanciation sociale, alcoolisation massive, nuisances sonores, etc…).
Les arrêtés préfectoraux interdisant la vente et la consommation d’alcool, ou limitant certaines attitudes de promeneurs, ont été pris sans délais dès que les images de dérives spectaculaires autour du canal Saint-Martin ont été diffusées. La préfecture y était heureusement préparée. Les instructions du Ministère de l’Intérieur et de l’ensemble du gouvernement paraissent sans équivoque : être ferme pour ne pas mettre en cause les résultats positifs de la longue période de confinement qui s’est achevée le 11 mai.
Néanmoins, la Préfecture nous semble à juste titre convaincue que le déconfinement ne doit pas être l'affaire exclusive de la police ; s’agissant de la préservation de vies humaines, ce sont les individus eux-mêmes qui doivent adopter des comportements appropriés, à titre individuel et collectif. Si une majorité des parisiens ont montré un esprit civique à la hauteur de la situation, une minorité de comportements déviants ont été malheureusement observés.
La Préfecture n’a pas hésité à prendre des mesures appropriées contre des établissements qui ne respectaient pas les nouvelles règles du jeu : plusieurs commerces ont fait l’objet de fermetures administratives dès les premiers jours du confinement, et ceci pour toute la durée de la période. C’est la politique que continuera d’appliquer la Préfecture de police dans les semaines qui viennent, pendant l’état d’urgence sanitaire.
Nous pensons donc que les entorses aux restrictions sanitaires, ainsi que les nuisances sonores éventuelles, seront sanctionnées, à la fois pour les restaurants, à partir de leur réouverture (aucune indication de date à l’heure actuelle), mais également pour les bars, cafés, discothèques (ouverture probablement plus lointaine encore).
S'agissant des projets d’élargissement de terrasses sur la voie publique évoqués par la mairie de Paris, nos associations savent bien que depuis 2017 la mairie de Paris a récupéré des pouvoirs qui étaient précédemment de la responsabilité de la Préfecture de police, ce qui rend l’action de celle-ci plus délicate. En tout état de cause, nous savons aussi que nous pouvons compter sur la Préfecture de police, toujours attentive aux nuisances, actuelles… et futures.
Cette différence de vues donne probablement lieu à des discussions, qui doivent avoir cours actuellement. La Préfecture n’est pas là pour compenser les nuisances créées à son corps défendant. Ainsi, a-t-elle donné plusieurs avis défavorables à la fermeture de l’axe majeur que constitue la rue de Rivoli. La mairie est passée outre, ce qui est son droit aujourd’hui, et c'est logiquement aux effectifs municipaux d’assurer désormais la protection et la fermeture de la rue… Or, cette surveillance nécessite beaucoup de moyens…
L’état du mille-feuilles institutionnel parisien n’est qu’à moitié rassurant pour les citoyens car, si la Préfecture de police a moins de moyens pour protéger les habitants, nous pourrions être abandonnés à nous-mêmes si la mairie de Paris poursuivait dans ses déclarations de piétonisation de certaines rues en vue d’y développer l’offre des bars et restaurants.
Dans le contexte de crise actuelle, le moment est opportun pour redessiner les quartiers parisiens jusqu’à présent frappés par la mono activité de l’alcool et de la fête. De nombreux établissements ne satisferont probablement pas les conditions requises s’ils voulaient continuer sur la base de leur ancien modèle, aujourd’hui complètement dépassé (dumping sur les prix et la qualité favorisant le "binge drinking" et les foules circulantes, etc...).
A cet égard, la Préfecture de police pourrait nous aider en appliquant de façon restrictive les dispositions de l’arrêté préfectoral d’octobre 2016 qui va dans le sens que nous souhaitons puisqu’il permet notamment de limiter les translations de licences IV dans certains quartiers. Elle semble prête à continuer dans cette voie, qui pourrait conduire à la baisse du nombre de licences IV dans ces quartiers saturés en établissements de nuit.
Rédigé à 13:55 dans Activités économiques, Actualité, Cadre de Vie, Environnement, Lutte contre le bruit, Politique, santé publique, Vivre Paris ! | Lien permanent | Commentaires (6)