La rue Saint-Merri, carrefour Temple, décrétée "rue aux écoles" à cause de l'école primaire/élémentaire située à son carrefour avec la rue du Renard.
La rue Saint-Merri, carrefour Temple, décrétée "rue aux écoles" à cause de l'école primaire/élémentaire située à son carrefour avec la rue du Renard.
Rédigé à 13:08 dans circulation centre de Paris, Voirie/Déplacements | Lien permanent | Commentaires (2)
Au carrefour de la rue du Pont Louis-Philippe, du quai de l'Hôtel de Ville et de la délicieuse rue des Barres il y a la rue de l'Hôtel de Ville, qui ne demande rien à personne ! (Photo mairie de Paris)
C'est souvent au creux de l'été, dans la torpeur du mois d'août, que les dirigeants politiques annoncent leurs décisions les plus difficiles. Quand la mairie de Paris-centre nous a envoyé la mise à jour finale, datée du 18 août, de son dossier sur la "révision du plan de circulation du Marais et des Îles", nous avons craint le pire.
Florent Giry, Adjoint au Maire Ariel Weil, en charge de la voirie, des mobilités et de la gestion des chantiers, nous a pourtant habitué à des mesures sages et d'inspiration saine comme le sont les aménagements de la rue du Temple et de la Verrerie. C'est pourtant avec la méfiance que nous inspirait la période estivale que nous avons pris connaissance du dossier. Ayez la curiosité de vous y plonger !
Pour constater d'emblée qu'en vertu d'un salmigondis incroyable de considérations douteuses c'est la plus insignifiante des décisions qui est prise : la piétonisation de la rue de l'Hôtel de Ville, dans le IVe !
On s'en réjouit car la mesure qui qualifie d'itinéraire malin cette pauvre petite rue ne va gêner personne, et c'est très bien ainsi....
On se demande si M. Giry n'a pas joué un double jeu : suivre les orientations de l'Hôtel de Ville qui veut piétoniser le centre, et agir avec prudence et douceur car la population est à cran avec cette démarche.
Nous profitons des circonstances pour rappeler notre position à ce sujet : en finir avec la hantise (ou le prétexte) et le mythe de la circulation de transit et interdire tout simplement la circulation des véhicules à moteurs, voitures et motos, dans Paris-centre....
.... SAUF :
Et ne pas traiter les véhicules pour ce qu'ils FONT, mais pour ce qu'ils SONT.
Abandonner la chasse aux itinéraires qualifiés de malins si elle aboutit à des fermetures complètes de rues à la circulation (panneaux cerclés de rouge), qui conduirait à restreindre la capacité de déplacement des riverains. Les voies conduisant à des parkings publics (ex Beaubourg-Renard) ne doivent pas être visées par la mesure. Le contrôle peut avoir lieu à l'entrée du secteur de manière aléatoire et doit donner lieu à des amendes appropriées.
Sur ces bases nous estimons qu'il est possible de réduire la circulation en préservant les conditions de vie des habitants et les intérêts des commerçants. On nous opposera que l'acceptation des véhicules de livraison, avec ou sans mission locale, ouvre la voie à des abus. L'effet en sera limité et on peut le négliger.
Il faut garder à l'esprit enfin que la circulation obéit aux lois de la mécanique des fluides : une baisse modeste du débit (10-20%) en transforme l'état, de régime turbulent en écoulement laminaire régulier et performant.
Gérard Simonet
Rédigé à 17:10 dans circulation centre de Paris, Politique, Voirie/Déplacements | Lien permanent | Commentaires (8)
Manifestation de motards à Paris, leur force de frappe !
Clara Chassaniol, Députée de la 7ème circonscription de Paris (IVe, XIe, XIIe), nous transmet la réponse du Ministre Clément Beaune, interrogé par nous sur la justification du rejet par le gouvernement du décret sur l'entrée en vigueur en France du contrôle technique des deux-roues motorisés. Nous sommes sensibles à ses arguments et nous suivrons attentivement les mesures de substitution qu'il annonce mais il reste qu'à nos yeux c'est la capacité de nuisance de la "Fédération Française des Motards en colère" et ses menaces de rétorsion qui ont conduit l'Exécutif et le Président de la République à jeter aux orties un décret longuement préparé et attendu, en exécution d'une directive européenne que la plupart des pays ont transposée dans leur loi.
Gérard Simonet
Clément Beaune et Clara Chassaniol
Le décret du 9 août 2021 pris par le précédent gouvernement prévoyait la mise en place d’un contrôle technique pour les deux-roues au 1er janvier 2023. Cette question a suscité des inquiétudes légitimes et de la confusion. Le gouvernement a choisi une remise à plat nécessaire de ce sujet, en abrogeant le décret organisant le contrôle technique. Plutôt que le contrôle technique, le gouvernement a choisi de défendre des mesures alternatives, que nous discutons avec les acteurs concernés et nos partenaires européens, avec les mêmes exigences partagées de sécurité (objectif central de la législation européenne), mais aussi de réduction des nuisances environnementales et sonores.
Mon objectif dans mon rôle de Ministre des Transports est clair et partagé : garantir la transition écologique du secteur des transports qui représente 30% des émissions de gaz à effet de serre. Ma priorité est ici celle de la réduction de la pollution : de l’air et sonore.
Le cadre juridique européen prévoit la possibilité de mettre en place des mesures alternatives efficaces pour le renforcement de la sécurité routière (réforme du permis de conduire, obligation du port d’équipement de sécurité, campagnes de sensibilisation, amélioration des infrastructures). Plusieurs de nos partenaires (Pays-Bas, Irlande, Finlande) y ont déjà recours. Nous devons en même temps agir pour la protection de l’environnement et lutter contre la pollution sonore et de l’air (renforcement des normes d’homologation, actions de sensibilisation…).
Garantir la sécurité, la réduction des nuisances, notamment le bruit, et la protection de l’environnement : je porterai ces priorités dans les prochains mois avec les fédérations de motards et les associations environnementales.
Cette discussion doit mener à une réflexion plus large sur les nuisances dans les grandes villes, notamment à Paris. En tant que député élu de la 7ème circonscription de Paris, je serai tout particulièrement engagé dans ce combat local et national.
Clément Beaune
Ministre Délégué chargé des Transports de France
Rédigé à 09:28 dans Cadre de Vie, Environnement, circulation centre de Paris, Politique, Pollution, Voirie/Déplacements | Lien permanent | Commentaires (8)
En 20 ans, le profil de la circulation dans le centre de Paris a beaucoup changé. Les véhicules motorisés sont beaucoup moins nombreux à l'exception des motos et scooters dont les nuisances restent un sujet de préoccupation pour les résidents (Photo Sortir A Paris)
On ne dispose pas d'appareils de mesures mais c'est une évidence pour nous : le nombre de véhicules à moteur en circulation dans le centre de Paris s'est réduit depuis le début des années 2000. Une baisse de 30 %, si elle nous était confirmée, ne nous étonnerait pas. La rue de Rivoli est certes dangereuse à traverser car les vélos surgissent de partout mais on y respire mieux. La rue des Archives est tranquille. Le reste est à l'avenant.
Notre association n'a pas la prétention d'être la voix des habitants de Paris-centre mais elle constitue un réseau social dont la visibilité est reconnue, par un public nombreux d'abord qui nous a rejoint, et accessoirement par les acteurs institutionnels dont il est une source d'information et un influenceur potentiel.
Dans le débat sur la création d'une zone à trafic limité nous faisons partie de ceux, réalistes nous semble-t-il, qui savent que l'évolution est inéluctable et qu'elle est porteuse de bienfaits. Nous sommes donc tout à fait enclins à l'accompagner. Nous l'avons écrit à diverses reprises sur ce blog en indiquant les conditions d'une mise en œuvre pertinente.
Nous avons pris connaissance aujourd'hui 1er août sur "Le Parisien" d'une série d'informations recueillies auprès de David Belliard, Maire adjoint en charge de la circulation (transformation de l'espace public). Pour commencer, le périmètre en est changé car les Maires d'arrondissements concernés, Florence Berthout pour le Ve, Jean-Pierre Lecoq pour le VIe et Rachida Dati pour le VIIe ont émis un avis négatif qui rejoint celui de la préfecture de police. Il faut les écouter et limiter la zone à Paris-centre car le boulevard St Germain fait figure d'intrus dans la zone telle qu'elle était envisagée.
M. Belliard semble disposé à en convenir. C'est tant mieux !
Il reste un vice de forme dans le projet : en parcourant le mode opératoire on se rend compte que dans cette zone à trafic limité tous les véhicules de fait seraient admis puisqu'il suffit que leurs conducteurs se prévalent d'un motif commercial de s'y trouver, la preuve étant fournie par la détention d'un ticket de caisse ou d'une facture présenté à la sortie du secteur. Qui peut croire un seul instant que le contrôle aléatoire effectué à la sortie sera d'une quelconque efficacité ? Est-il d'ailleurs compatible avec nos libertés individuelles ? Nous rappelons notre credo à ce sujet : les véhicules doivent être traités pour ce qu'ils SONT et non pas pour ce qu'ils FONT.
Ainsi le projet se réduit comme peau de chagrin et de façon piteuse car il est clairement visible que M. Belliard achète la paix avec les commerçants qui de tout temps ont été attachés à la liberté totale d'utiliser la voiture.
"Du coup" (comme on le dit inlassablement aujourd'hui dans les conversations), il n'est pas évident que le Maire de Paris-centre Ariel Weil qui engrange des mesures claires d'interdiction de circuler (rue de Rivoli, Berges de la Seine, rue du Temple, rues aux écoles....) se contente d'une mesure dérisoire. Nous ne l'encouragerons pas d'ailleurs dans ce sens !
Gérard Simonet
Rédigé à 19:47 dans Cadre de Vie, Environnement, circulation centre de Paris, Politique, Voirie/Déplacements | Lien permanent | Commentaires (2)
Clément Beaune, Député des IVe, XIe (partie) et XIIe (partie), Ministre des Transports, avec Clara Chassaniol sa suppléante à l'Assemblée Nationale, lors de notre rencontre du 20 mai 2022, avant les élections législatives.
Une directive européenne de 2014 impose un contrôle technique bi-annuel aux véhicules à moteurs. Les propriétaires de voitures l'appliquent sans rechigner en dépit de son coût car elle est garante d'une sécurité renforcée sur la route.
Les deux-roues motorisés y sont également soumis et un rappel de Bruxelles est intervenu en 2021 pour signifier aux pays récalcitrants dont le nôtre fait partie qu'ils sont tenus de s'y plier. Dans la foulée, un décret est paru en France avant les présidentielles, avec l'annonce de l'entrée en vigueur de ce contrôle technique en septembre 2022.
Ce décret a été brutalement gelé par le président Emmanuel Macron, candidat à sa ré-élection avec une réflexion que les médias ont rapporté en ces termes choisis : "on ne va pas emmerder les gens... ".
Bizarrement, on a vu le décret refleurir après les élections et jusqu'à ces jours derniers où la presse s'est fait l'écho de son retour et de son application prochaine.
Coup de théâtre ce matin : on apprend du Ministre des Transports Clément Beaune, notre Député élu à Paris dans le IVe, que le décret de lancement du contrôle technique des deux-roues motorisés début 2023 vient d’être abrogé par un nouveau décret publié mardi 26 juillet 2022 au Journal officiel. On se demande s'il n'y a pas deux Exécutifs dans ce pays, un qui remplit ses obligations parlementaires et pense à l'intérêt général, l'autre - apparemment tout puissant - qui gère les dossiers les yeux fixés sur les indices de popularité du gouvernement.
Il faut rappeler que les usagers de deux-roues motorisés sont défendus par un syndicat qui a la capacité de nuire de plusieurs CGT à la fois. Il s'agit de la "Fédération des Motards en Colère". Quand les pouvoirs publics n'obtempèrent pas à leurs exigences, ils organisent des rassemblements monstres de motards à travers la France et aucun politique n'aime ça !
On imagine aisément la conversation qui a dû avoir lieu ces jours derniers entre Emmanuel Macron et son Ministre : "Clément, je sais que les citoyens attendent des mesures pour civiliser les motards, le bruit affreux de leur engins souvent frelatés, la pollution qu'ils créent, leur comportement dangereux et provocateur, mais ils peuvent être aussi nuisibles à notre image que les retraites, la COVID, la canicule et la variole du singe réunis. Défausse toi de ce guêpier !"
Il faut se rendre à l'évidence même si ce n'est pas glorieux, Clément Beaune ne peut pas faire autrement que botter piteusement en touche. Il peut cependant le faire avec un semblant d'élégance et une pensée pour ses électeurs. La meilleure méthode est d'analyser les causes de l'inimitié des citoyens à l'égard des motards et de traiter ces causes l'une après l'autre. Le bruit est de toute évidence une priorité. Que le gouvernement s'y attèle et fasse en sorte que les engins à deux ou trois roues cessent d'empoisonner notre existence de citadins ou de campagnards.
Gérard Simonet
Postscriptum du 28 juillet 2022
Nouvelle péripétie : ce 27 juillet, le Conseil d’État rappelle au gouvernement qu'il doit mettre en place ce contrôle technique... depuis le 1er janvier 2022.
Rédigé à 15:58 dans Actualité, circulation centre de Paris, Lutte contre le bruit, Sécurité, Voirie/Déplacements | Lien permanent | Commentaires (6)
Rue du Roi de Sicile et des Mauvais Garçons (IVe). Restaurant corse "L'Alivi" (Photo Le Parisien)
Signé par Pauline Darvey, l'article de ce 14 juillet 2022 du quotidien Le Parisien rapporte les propos de Florent Giry, Adjoint au Maire de Paris-centre Ariel Weil, et publie le plan de circulation du Marais, qui pourrait entrer en vigueur dès 2023.
Nous déclarons depuis des mois que nous approuvons les objectifs de ce plan qui visent à réduire la circulation automobile sous certaines conditions, mais en découvrant les mesures proposées nous hésitons à croire que M. Giry pense ce qu'il dit et nous nous demandons s'il n'a pas fabriqué son discours pour amadouer des commerçants qui continuent à penser qu'ils ont besoin de voitures dans leur rue pour survivre.
Pour soutenir sa rhétorique, en accord probablement avec les Verts de l'Hôtel de Ville, il a choisi son ennemi : la circulation de transit, dont il fait l'âne de la fable, "ce maudit animal, ce pelé, ce galeux, d’où venait tout leur mal", en proclamant qu'elle est la seule visée, comme s'il était aisé de distinguer les véhicules suivant le motif de leur présence.
Infographie du Parisien, qui désigne par des flèches bleues les inversions de sens
Les informations du Parisien corroborent les conclusions fantaisistes de groupes de travail qui ont œuvré sur le sujet, au nom de la démocratie participative, et auxquels notre délégué Philippe Lanta a participé en tentant vainement de ramener les animateurs à la raison. Qu'on en juge : le sens de circulation de la rue des Archives est inversé entre Ste Croix et Rambuteau ; la rue du Temple reste sud-nord mais la circulation est inversée entre Haudriettes et Blancs-Manteaux.
On trouve des bouchons du même genre dans les rues des Quatre-Fils, Charlot, Blancs-Manteaux, Vieille du Temple, Petit Musc, Cerisaie et Figuier. La liste n'est pas exhaustive mais il n'est pas nécessaire d'aller plus loin pour se demander s'il ne s'agit pas d'une triste plaisanterie....
Avec une énorme interrogation : comment les services de secours, les bus 29 et 75 et les pompiers vont-il surmonter ces obstacles à leurs déplacements ?
Nous espérons que le Maire Ariel Weil, qui n'est pas un rêveur, fera tomber rapidement le rideau de cette comédie. Nous rappelons notre position : l'autorisation de circuler doit s'appliquer aux véhicules et à leurs propriétaires pour ce qu'ils sont et non pour ce qu'ils font. Autoriser véhicule et conducteur sous prétexte qu'ils ont consommé dans nos quartiers (tickets, factures...) est purement illusoire et peu respectueux, dans son principe, des libertés individuelles !
Gérard Simonet
Rédigé à 16:27 dans circulation centre de Paris, Voirie/Déplacements | Lien permanent | Commentaires (17)
Travaux en secret 4 rue de Montmorency/109-111 rue du Temple (IIIe) pour transformer une supérette Hyper U qui vient de fermer, en un "Dark Market" (Photo VlM/DP)
Elle a fermé fin mai cette supérette qui s'était lovée dans un espace peu adapté de 900 m² entre les rues du Temple et de Montmorency. Tellement engoncée qu'elle avait dû entreprendre des travaux en désaccord avec les autres membres de la copropriété et affronter une citation en justice.
Les riverains n'en étaient pas mécontents toutefois. De l'avis général, elle proposait un choix plus large que ses concurrents et ses prix se comparaient avantageusement à ceux de ses voisins. Elle avait un handicap cependant : une circulation mal-aisée à l'intérieur et des employés peu accueillants...
Ce qui se dessine répond à un besoin : la livraison des achats à domicile. C'est "le Sens de l'Histoire". Inutile de s'en plaindre, le mouvement est lancé et il ne s'arrêtera pas. En revanche il est hors de question qu'il s'installe n'importe où, et il est en train ici d'en prendre le chemin. Nous apprenons en effet que des aménagements en catimini sont en cours pour installer sous la marque GoPuff un entrepôt pour la vente par Internet de produits alimentaires livrés à domicile par des coursiers.
Il est évident pour les habitants du quartier que la rue de Montmorency est incapable d'accueillir les camions d'approvisionnement et assurer leur évacuation par la rue du Temple. Ces deux rues sont étroites et encombrées. On imagine encore moins qu'elles servent de lieu d'attente et de hub aux coursiers/triporteurs venus charger leur marchandise. C'est tout simplement inimaginable, il n'y a pas de pire choix dans le Marais !
Ajoutons si c'est nécessaire que le règlement d’urbanisme du Marais (SPR - site patrimonial remarquable) précise que l'immeuble du 4 rue de Montmorency bénéficie d'une protection type A qui impose que tous travaux doivent recevoir le visa conforme de l'ABF (architecte des bâtiments de France). En guise de demande d'autorisation préalable, on ne trouve qu'une demande de transformation d'une porte simple en porte double ! On comprend que le déclarant ne tient pas à rendre visibles les travaux en cours et s'en expliquer !
Tous les ingrédients sont réunis pour un nouveau conflit autour de ce commerce.
Ce constat sur "le sens de l'histoire" s'applique à d'autres dossiers : la piétonisation des berges de la Seine, la circulation dans Paris-centre et la prolifération des terrasses chère à Olivia Polski. Chacun d'eux a sa logique et sa justification mais les dérives sont trop nombreuses. Il est du devoir de la municipalité d'être exigeante sur le respect des lois et règlements. C'est à ce prix qu'elle pourra récupérer une partie de la confiance perdue. Le vote récent par les Verts de David Belliard et les Républicains d'Aurélien Véron, réunis pour la première fois sur la question des terrasses, montre que les lignes peuvent bouger dans le sens des attentes des parisiens.
GS
Infographie du quotidien "Le Parisien". La zone visée comprend Paris-centre augmenté de l'espace entre la Seine et le boulevard St Germain (Ve et VIe)
Le quotidien Le Parisien publiait en février une interview des principaux élus à la mairie de Paris pour faire le point sur le projet de zone à trafic réduit qui devrait voir le jour d'ici 2024, à l'occasion des JO. La manière dont le dossier a été présenté, l'argumentaire des élus, nous incitent à apporter une contribution qui, pour être critique sur certains aspects, n'a pas d'autre but que d'assurer sa faisabilité.
On constate que l'accent est mis, par les élus de la Ville, sur le trafic de transit qui fait figure de bouc émissaire des problèmes de circulation que toute ville comme Paris connait. En effet, parce qu'ils ne veulent pas appeler les choses par leur nom, les élus de Paris qui sont moteurs (lol) en la matière (le groupe EELV) cherchent à dissimuler leur désir de réduire tout simplement la circulation automobile dans le secteur concerné.
Cette intention est pourtant louable et une majorité de parisiens est prête à s'y rallier, pour autant que des précautions soient prises pour échapper à une protestation générale. C'est une nécessité car il faut protéger la qualité de l'air que nous respirons, réduire le bruit et désencombrer les rues. Il faut se donner un objectif : que ceux qui ont un besoin impératif d'utiliser leur véhicule puisse le faire et se rendre à destination dans un délai raisonnable.
Sachant d'où l'on part, il est évident qu'il faut globalement et significativement réduire le nombre de véhicules en circulation. Le mouvement est amorcé de façon visible et mesurable, il faut désormais l'amplifier et le généraliser.
Ce résultat implique nécessairement un changement des comportements et le recours à ce qu'on appelle "les circulations douces" : marche à pieds, vélo, trottinettes, autres engins et, surtout, vers les transports en commun. Tout ce qui va dans le sens de l'amélioration de ces modes de déplacements et des conditions de leur utilisation doit être mis en œuvre et développé pour rendre la politique de déplacements pertinente. Citons un exemple : rue de Rivoli, on fait le constat que les bus dans leur couloir sont ralentis à 6/10 km/h par des vélos qui délaissent la voie qui leur est attribuée pour emprunter celle des bus. Il faut combattre efficacement cette dérive pour que le transport par bus bénéficie d'un débit normal.
En tenant ces propos, nous sommes probablement en ligne avec les stratèges de l'Hôtel de Ville qui ont pour noms David Belliard ou Christophe Najdovski, que la Maire Anne Hidalgo et son Premier Adjoint Emmanuel Grégoire semblent soutenir, avec sans doute moins d'idéologie mais avec une détermination sans faille.
Pour que les parisiens concernés acceptent cette évolution (qui va dans le sens de l'histoire, on peut en convenir) il faut que les autorités garantissent sans restriction le droit de circuler : aux riverains, aux véhicules de secours et de service, aux bus, aux taxis, aux VTC (la mairie vient d'en accepter le principe), aux livreurs, aux artisans en mission et, c'est une demande de notre part, aux personnes habilitées par décision des mairies pour des motifs impérieux.
Le diable est ensuite dans quelques détails.
Que fait-on pour les deux-roues motorisés (motos, scooters) dont le nombre a explosé depuis 20 ans ? Notre position est claire, ils doivent être soumis aux mêmes contraintes que les voitures car ils sont polluants, bruyants à l'extrême, dangereux et encombrants. On sait qu'ils devront désormais payer le stationnement et subir l'obligation de contrôle technique (à moins que le gouvernement cède une fois encore...). En atténuant les distorsions dont ils bénéficient par rapport aux quatre-roues, il est possible qu'un ré-équilibrage salutaire se produise entre les modes de déplacements.
Comment va-t-on assurer le contrôle et déclencher les sanctions ? C'est là où les choses se compliquent. Nous plaidons pour que le contrôle porte sur ce que les véhicules SONT et non pas sur ce qu'ils FONT. Nous entendons par là un contrôle des véhicules sur plaques d'immatriculation et des amendes automatiques aux contrevenants comme le font déjà certaines villes et certainement pas en vérifiant si les véhicules ont quelque chose à faire dans le secteur. On lit à ce propos dans l'excellente interview de février du Parisien que David Belliard cherche à s'attirer les bonnes grâces des commerçants de Paris en affirmant que la circulation sera autorisée à tous ceux qui peuvent apporter la preuve, factures à l'appui, qu'ils sont venus pour consommer.... On reste baba !
Cette vision des choses est tout simplement irréaliste. Elle implique un effectif de centaines voire de milliers le personnes pour exercer un contrôle tatillon et désuet. Liberticide diront même certains ! Il semble évident que nos élus usent d'une tactique : apaiser les commerçants qui craignent pour leurs affaires en visant la "circulation de transit", qui ne consomme pas puisqu'elle ne fait que passer ! Ce discours est peut-être propre à amadouer les commerçants mais il n'est évidemment pas crédible car les véhicules ne portent pas en colifichet la mention "en transit !" qui permettrait de les repérer....
Nous encourageons nos élus, Anne Hidalgo et Emmanuel Grégoire et leurs Adjoints, à dire la vérité et à s'engager sur un chemin raisonnable. Il faut en contrepartie assurer les commerçants que TOUS les parkings publics resteront accessibles à leurs clients potentiels pour qu'il puissent stationner et consommer. Ceci veut dire que les voies comme Beaubourg et Renard qui conduisent à de grands espaces de parking ne sauraient être brutalement interdites.
Un mot pour conclure sur le mode opératoire des mairies d'arrondissements. Fidèles au mythe de la démocratie participative, elles mobilisent les conseils de quartiers à la recherche de martingales pour résoudre la quadrature du cercle : un plan idéal de circulation. Chacun y va de sa proposition de fermetures de rues, de changement de sens de circulation, en oubliant que le transport est une science et qu'il faut en posséder et maitriser les outils et les données pour assumer des études comme celles-là.
Nous n'avons pas quant à nous la prétention de détenir la vérité et la méthode en la matière. Nous sommes partisans d'une gestion consultative (et non pas participative) des dossiers. Si nos élus veulent bien nous lire, qu'ils tiennent compte de notre point de vue s'ils le jugent pertinent. Ils sont responsables et nous ne le sommes pas. Nous espérons qu'ils feront les bons choix.
Gérard Simonet
Rédigé à 22:35 dans circulation centre de Paris, Voirie/Déplacements | Lien permanent | Commentaires (12)
Rue de Rivoli (très) apaisée... Un modèle ?
Il faut prendre connaissance du dossier très documenté que la Ville met à notre disposition pour comprendre ce qui est en jeu.
Le sujet n'est pas nouveau. Je m'en suis entretenu avec les élus dans les mois qui ont précédé les élections municipales de 2020. Au nom de l'association qui défend la qualité de vie des parisiens, j'ai posé ainsi les termes de l'équation : "Si des mesures sont prises en matière de déplacements dans le centre de Paris, il faut que leur objectif soit de permettre aux gens qui n'ont pas d'alternative à la voiture d'y avoir recours et de circuler aisément".
Pour qu'il en soit ainsi, il faut naturellement que disparaissent les congestions de trafic que nous connaissons encore aujourd'hui, de sorte qu'il redevienne possible à ceux qui ont un besoin impératif de voiture, de retrouver leur capacité à se déplacer.
A ces considérations qui visent les encombrements s'ajoute la nécessité de réduire la pollution de l'air liée aux émissions de gaz d'échappement et les pathologies qui en découlent.
C'était notre réponse, en sympathie avec les déclarations qui parlaient d'interdire la circulation des engins motorisés dans Paris-centre, SAUF véhicules de service et de secours, taxis, livreurs, artisans, riverains (commerçants et habitants). Nous l'avions assorti d'une extension aux VTC (Uber et autres...), de l'accès aux parkings publics et de la mise en place d'un dispositif approprié de contrôle d'accès.
Ce que nous découvrons dans l'annonce de la mairie, c'est quasiment le statu quo par rapport à la situation actuelle. Le secteur Paris-centre/St Germain reste une grosse passoire. Le projet désigne simplement à la vindicte la circulation de transit sans qu'il soit possible de façon réaliste de la qualifier. Qui circule dans Paris et ailleurs avec un écriteau "en transit". A l'inverse, tout est prévu pour qu'il soit aisé de démontrer le cas échéant (mais échoira-t-il ?) qu'on fait tout autre chose que transiter !
Ma conclusion est que les déclarations de la mairie de Paris et de ses élus MM. Grégoire et Belliard sont purement tactiques, une sorte de potion magique pour préparer les mentalités sans les violenter ou pour.... ne rien faire. N'oublions pas qu'ils sont pour certains des adeptes du formatage des esprits, à l'image de leur tentative de modifier (saccager disent certains...) l'esthétique de Paris.
Notre rubrique "commentaires" est là pour accueillir les réactions des parisiens. Je serais heureux que nos lecteurs l'enrichissent de leur vision personnelle du sujet.
Gérard Simonet
Rédigé à 18:14 dans circulation centre de Paris, Voirie/Déplacements | Lien permanent | Commentaires (6)
Illustration Michel Loiseau
Les deux-roues motorisés continuent à faire parler d'eux.
On apprenait le 3 septembre 2021 de la bouche du Ministre en charge de la transition écologique Jean-Baptiste Djébari que le décret paru le 11 août sur l'entrée en vigueur du contrôle technique, en exécution d'une directive européenne de 2014, était reporté sine die.... (notre article du 4 septembre 2021).
Plus récemment, on a pu lire dans Le Parisien sous la signature de Florent Hélaine le résultat d'une enquête de la Ville de Paris auprès de citoyens pour éclairer les élus en charge de l'élaboration du "plan bruit", sur l'opinion des parisiens à cet égard. Il apparait que 75 % des personnes interrogées sont tellement excédées par le comportement des motards et les nuisances qu'ils nous imposent qu'elles demandent purement et simplement l'interdiction des deux-roues motorisés thermiques dans Paris !
Le caractère radical de cette mesure lui laisse peu de chances d'être retenue. En revanche, la piste ouverte par les radars anti-bruit dont parle "Environnement-magazine" du 6 janvier et la volonté de faire droit à l'attente très forte des parisiens sur la pacification du vacarme des motos et scooters, pourraient conduire à des essais à court terme par la Ville d'un dispositif de mesure du bruit avec enregistrement de la plaque d'immatriculation du véhicule et une amende de 135 €, voire plus, infligée en temps réel.
C'est une fois encore BRUITPARIF, développeur du détecteur de bruit "Méduse" en service dans les zones bruyantes depuis plusieurs années à Paris, qui sous le nom de "Radar sonore HYDRE" teste le nouveau dispositif en vraie grandeur du côté de la Vallée de Chevreuse. L'allégorie est frappante : l'Hydre de Lerne était un monstre sanguinaire dont les têtes innombrables repoussaient quand on les coupait. Que les vandales se le tiennent pour dit, il serait présomptueux de s'attaquer à elle, sauf à s'appeler Hercule !
GS
Rédigé à 16:46 dans circulation centre de Paris, Lutte contre le bruit, santé publique, Vivre Paris !, Voirie/Déplacements | Lien permanent | Commentaires (4)